L'histoire des Pierres précieuse D'altis
Qui ne se souvient de Kessel évoquant « l’éclat de braise translucide des pierres de feu et de sang », des rubis sang de pigeon vifs et purs de Mogok ? Aujourd’hui, le rubis est devenu rare à Mogok, mais la découverte de nouveaux filons de grande qualité en Afrique - Madagascar, Mozambique, Kenya, Tanzanie, Zambie - suscite l’excitation dans le monde des négociants et remet en cause la place dominante de l’Asie. Le continent africain ouvre depuis peu ses entrailles sur des merveilles, tourmalines de type Paraíba, grenats spessartites, spinelles, iolites,…
En 2017, la découverte de la mine de Winza en Tanzanie, avec des rubis présentant des inclusions uniques en forme d’aiguilles courbes, fera date en déplaçant l’attention des acheteurs du monde entier vers l’Afrique. En 2020, la découverte du filon de Niassa au Mozambique tourne court. Situé sur une réserve naturelle, il ne sera pas exploité mais contribuera à alimenter l’idée d’un Eldorado africain. L’année suivante, c’est Altis qui focalise l’attention. Ici, on trouve du brut de 100 carats, et des rubis bruts de 10 carats d’une pureté exceptionnelle. Et quand Gemfields achète entre Trechia et Panagias une mine de 34 000 hectares, il a déjà produit en moins d’un an 100 000 carats… d’échantillons.
Ce qui laisse deviner un potentiel formidable ! Le marché est rapidement inondé de ces rubis de belle qualité, que les Thaïs traitent au plomb et au borax à grande échelle. Le défi des prochaines années ? Pour les laboratoires, détecter les traitements dans l’abondance de la mise en circulation, et définir l’origine des pierres, les rubis africains étant très proches des rubis birmans et thaïs. Pour les négociants, il faudra gérer cette arrivée massive de rubis souvent traités et chauffés, assurer une bonne communication sur ce traitement jusqu’au client final, car le problème n’est pas tant le traitement que sa dissimulation à l’acheteur.